Disney world Orlando : récit d’un voyage en enfer

Ma famille et moi avons voyagé en Floride pendant la semaine du jour de l’an. Miami, les Everglades, les Keys, puis Disney world Orlando pour faire plaisir au petit dernier – 5 ans – qui est un fanatique des parcs d’attraction.

J’aurais du me méfier lorsque j’ai constaté à quel point il était difficile, sur le site web de Disney, de réserver autre chose que le forfait hebdomadaire, plutôt que les 3 jours dont nous avions besoin. Il a fallu que j’envoie un mail à un revendeur pour découvrir la page cachée ou il était possible de trouver cette offre. Pour 6 personnes, j’ai déboursé plus de 2000 euros juste pour les droits d’entrée sur les parcs. Forcer quasiment les gens vers un forfait de 7 jours est un marketing agressif dont on peut se demander s’il est bien légal.

M’étant renseigné, je savais que c’était la saison haute et qu’il fallait s’attendre à faire la queue aux attractions mais j’étais loin de me douter de l’enfer dantesque qui nous attendait.

Le site est impressionnant par sa taille, les différents univers sont reliés par autoroute, cars, bateaux, trains… Les transports sont plutôt bien conçus. Notre hôtel Disney était industriel mais correct. Le soir de notre arrivée, il s’est avéré impossible de trouver un restaurant au débotté sur le parc d’Epcot, tous étant réservés et complets. Il nous fallut 30 minutes de recherche pour obtenir une table, et nous avons encore attendu notre nourriture, plutôt médiocre, plus de 30 minutes…

Je savais qu’il fallait se lever tôt pour profiter de la fréquentation moindre à l’ouverture et se donner le temps de visiter tous les univers en 3 jours. Malgré la difficulté de secouer mes enfants, et 30 minutes passés dans les embouteillages, nous sommes arrivés au premier univers, le plus emblématique, Magic World, peu avant 10h, pour découvrir une foule compacte à l’entrée, et la nécessité de récupérer nos pass. Une information que je n’avais pas vue lors de la réservation, comme de nombreuses autres personnes apparemment… Encore 15 minutes de queue pour une opération que j’aurais pu faire à l’hôtel la veille, si on avait bien voulu me donner quelques conseils. Rien de grave. Malgré la foule, l’ambiance est bon enfant. Le soleil est au rendez vous. Nous entrons. La foule n’est pas seulement concentrée à l’entrée mais partout. Compacte, elle s’apparente au métro à l’heure de pointe. Dans ces conditions, difficile de profiter de sites pourtant bien conçus dans lesquels il serait agréable de se balader dans des conditions normales.

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Nous arrivons aux premières attractions et là c’est le choc. Les temps d’attente sont déjà estimés entre 1h  pour les petites attractions, et 2h30, voire plus, pour les attractions populaires. Et là, nouvelle découverte, il est possible de réserver des places dans les files d’attente « express », aux créneaux horaires disponibles, pour quelques attractions par jour. Et nous aurions pu le faire depuis 30 jours. Les attractions intéressantes sont déjà complètes pour toute la journée. Nous sommes donc condamnés aux files d’attente de plusieurs heures. J’ai cherché en vain le mail que j’avais manqué et qui expliquait ce système indispensable pour profiter un minimum des attractions. Aucune information saillante dans les messages de réservation. Aucune alerte 30 jours avant notre arrivée pour nous rappeler de faire ces réservations. Vu le prix, une telle désinvolture est dure à avaler. Cela ne peut être que volontaire, une manière de gérer le trop plein en sacrifiant consciemment les personnes les moins aguerries à ce système de planification quasi-militaire. Il faut être venu au moins une fois pour connaitre et comprendre ce système, pour la visite suivante… La première visite n’est qu’un bizutage. Le plus couteux du monde.

disney most expensive day ever

Nous avons donc occupé nos journées à faire deux queues par jour, de plus de 2 heures 30, pour les attractions que voulait faire notre plus jeune enfant. Impossible de faire comprendre à un enfant de 5 ans qu’il ne peut pas faire une attraction parce que la queue est estimée à près de 3 heures. Pour une attraction de quelques minutes. Une épreuve insensée qui s’apparente à du sado-masochisme. Les ainés, écoeurés par la première journée, sont restés à l’hôtel pour le reste du séjour…

La seconde journée, grâce aux bons conseils d’une employée compatissante, j’ai réussi à convaincre une partie de ma famille de se lever aux aurores pour profiter des « heures magiques » réservées aux invités des hôtels Disney, une heure avant l’ouverture officielle du parc. Là encore, on ne m’avait rien dit de cette possibilité lors de la réservation des hôtels ou à l’accueil. Alors qu’il faut mettre en œuvre une organisation militaire pour profiter un minimum de son séjour, la pédagogie est inexistante. Le darwinisme appliqué à la gestion du flux et à la relation client. Il a fallu que je me plaigne amèrement pour bénéficier du précieux conseil. Nous avons pu faire deux attractions avant l’arrivée de la foule, entre 8 et 9 heures du matin… Les vacances comme une discipline sportive et monastique mais au prix d’un hôtel de luxe dans l’océan indien.

Mon fils de 5 ans, plutôt bon public en général, n’a pas été impressionné par des attractions qui sont plus douces et plus courtes que dans les parcs normaux que nous fréquentons assidument avec lui. Là encore, il faut gérer le flux, au plus vite. Productivité maximale.

Pour résumer, c’est excessivement cher (tickets, hôtels, restaurants… j’ai vu un Papa avec un T Shirt « Most expensive day ever »), la fréquentation est extrême – au moins deux fois supérieure à ce qu’il faudrait pour rendre le séjour supportable -, et les attractions sont décevantes. Le seul critère semble être le profit maximum – et je suis un fervent défenseur du capitalisme – mais ici il y a clairement un déséquilibre avec le souci de la satisfaction du client. On est très loin des valeurs humanistes prônées par les films Disney. Obliger des parents et des enfants en bas âge à faire la queue pendant 3 heures est cruel. Immoral. Choquant. Il faut vraiment être un salopard sans foi ni loi pour oser infliger cela à ses clients. Disney est pourtant une compagnie très profitable, qui pourrait se permettre de limiter la fréquentation de ce parc en saison haute, et donc ses profits, en misant sur la fidélisation de ses clients.

Après avoir ruiné Star Wars, la saga de mon enfance, Disney a ruiné mes vacances, avec les 3 jours les pires et les plus couteux de ma vie touristique, et de (très) loin. Je ne leur pardonnerai jamais, et ferai tout pour éviter de leur acheter quoi que ce soit à l’avenir. En partageant mon expérience, je cherche à éviter à d’autres de s’auto-infliger cette purge ruineuse, et tellement décevante pour les enfants. Vous pourriez y aller en basse saison, mais le rapport coût / attraction ne le justifie pas. Les parcs Astérix ou Efteling (Pays-Bas) sont plus amusants, et humains, pour beaucoup moins cher.

disney greedy evil

Après ce séjour désastreux, j’ai envoyé un mail au service client pour me plaindre et demander un remboursement. Je n’ai jamais eu aucune réponse. La qualité de la relation client aura donc été catastrophique du début à la fin, à l’exception des employés qui parviennent à garder le sourire. Au prix des tickets, c’est injustifiable.

Si vous cherchez le stage de survie le plus cher du monde, Disney world Orlando est pour vous. Si vous voulez juste prendre du bon temps avec vos enfants, évitez cet enfer à tout prix. Disney, il y a mieux, mais c’est moins cher.

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