Sarkozy le Président low tech, petite histoire d’un formidable gâchis, ou le naufrage digital de la droite française.

6 mai 2007, Nicolas Sarkozy remporte l’élection présidentielle haut la main avec 53 % des voix, en incarnant, entre autres, le dynamisme et la modernité.

En tant que président de l’UMP, il a été pionnier en matière d’utilisation d’internet et de l’e-marketing depuis 2005 (campagnes d’e-mailing, achat de mots clés google, mise en place d’un système d’e-crm, pétitions, opérations de mobilisation, explosion des soutiens et adhésions via internet, e-fund raising, etc…). Il est le premier homme politique à accepter d’être interviewé par un blogueur, Loic Le Meur.

Il mène une campagne ambitieuse et dynamique sur internet, avec toute une panoplie d’actions : webTV, réseau social militant (supportersdesarkozy.com) précurseur de mybarackobama.com, plateforme de débat en ligne, équipe de community management et de buzz, vidéos virales dépassant le million de vues, rencontres avec les blogueurs, etc… Loic Le Meur lui apporte un soutien actif et remarqué, incarnant le soutien majoritaire des entrepreneurs internet, en faveur d’un candidat qui affiche une volonté de réformes économiques libérales qu’ils appellent de leurs voeux.

Un sondage du Journal du Net indique que les internautes pensent qu’il a été le candidat le plus dynamique, celui qui a le mieux utiliser l’internet.

A priori, le Président Sarkozy a toutes les cartes en main pour devenir le premier Président web 2.0 de l’histoire de France.

3 ans plus tard, parmi ses ex-électeurs, il est difficile de trouver un blogueur, ou un entrepreneur du web, qui défende publiquement son action. Au mieux, ils gardent un silence distancié, ne montant au créneau que face aux attaques les plus excessives (« Sarkozy n’est pas mon Président », Anti Sarkozy day…). Nul doute qu’un grand nombre d’entre eux seront tentés de voter DSK si ce dernier se présente. La « communauté web » est d’autant plus hystérique dans ses attaques, qu’elle ne trouve quasiment plus aucune opposition sur le Net.

Que s’est il passé ?

Première réponse : rien. Il ne s’est rien passé. Nicolas Sarkozy n’a pris aucune initiative d’ampleur marquant son intérêt pour la révolution digitale, et le rôle que cette dernière joue dans la modernisation de la France et qu’elle pourrait jouer dans celle de l’Etat.

Le secrétariat d’Etat en charge de la Prospective et du Développement de l’économie numérique a le mérite d’exister, mais c’est un cache misère. De la pure communication – je m’intéresse au numérique puisque j’ai créé un secrétariat d’Etat – dans la continuité de la gadgétisation de l’internet par une classe politique de notables âgés et low tech. NKM y a été nommée pour la « punir » de ses excès verbaux lors du vote de la loi issue du Grenelle de l’environnement, ce qui en dit long sur la considération portée au digital.

Dans la réalité, la France n’a placé aucun projet parmi les 50 sélectionnés lors du dernier concours annuel de l’e-gouvernement organisé par l’Union européenne. Les sites web 1.0 du Gouvernement ont fleuri ou dépéri dans une joyeuse anarchie, avec en point d’orgue un ex-site de la Présidence française digne d’un dictateur africain (Dieu merci, remplacé début 2010 par une nouvelle version de qualité). Les nouveaux services en ligne créés entre 2007 et 2010 sont anecdotiques et se comptent sur les doigts de la main. Le dossier médical informatisé est embourbé depuis des années, aucun projet de data gov n’a encore été lancé alors qu’ils sont déjà opérationnels dans de nombreux pays d’Europe, etc, etc, etc… On cherche désespérément une réussite ou un projet emblématique dans ce désert 0.0. Dans ce contexte, le ratage du lancement de France.fr apparait comme un révélateur du retard et de l’amateurisme de l’administration française dans le domaine du numérique.

Seul rayon de soleil à l’horizon. NKM a réussi, sans doute avec le soutien du Pro-Tech François Fillon, à obtenir une belle enveloppe de 4 milliards, dont 2 pour les usages et les contenus, dans le cadre du grand emprunt, ce qui devrait permettre de financer de nombreux projets innovants (data gov, e-démocratie, ville numérique, etc…). Les ronchons diront que 4 milliards dans un budget d’Etat de 300 milliards, pour financer un des éléments les plus dynamiques de l’économie mondiale, c’est bien peu, même relativement au montant du grand emprunt (35 milliards), et que ce n’est pas avec ça que la France rattrapera son retard relatif, et deviendra leader dans ce secteur d’avenir.

Deuxième raison : la droite a multiplié les projets et les paroles à côté de la plaque, affichant le gouffre culturel qui la sépare de la génération internet.

Passons rapidement sur les envolées lyriques anti-internet de plusieurs parlementaires qui n’ont fait que caricaturer leurs réflexes conservateurs, leur goût de la fausse polémique politicienne et de la démagogie médiatique et surtout leur ignorance de l’internet. Il en reste malheureusement une image désastreuse pour la droite aux yeux de la frange de la jeunesse connectée qui suit un peu l’actualité. Loin de moi l’idée de considérer l’internet comme une divinité intouchable, mais encore faut-il en débattre avec des arguments sensés, et pas avec des incantations de café du commerce qui s’apparentent à une chasse aux sorcières.

Le pire a été cette pitoyable équipée de l’Hadopi dont le naufrage annoncé se déroule précisément comme tous les amis web friendly de la majorité l’avaient prévu dès le départ. On a pris le risque de se ringardiser et de se couper d’une partie de la jeunesse pour faire plaisir à une poignée d’artistes millionnaires. Un conseiller ministériel m’avait alors confié qu’il s’agissait seulement de faire passer un message dissuasif et que ce système ne serait jamais réellement appliqué. Au final, les artistes sont furieux face aux atermoiements de la mise en place du système. Brillant.

Quand on compare avec les innovations de l’administration Obama, regroupées sous le programme « Governement 2.0 », sous la houlette d’un Directeur des systèmes d’information installé à la Maison Blanche, on est pris d’un léger sentiment de « honte » qui blesse l’orgueil patriotique. Il n’y avait pourtant aucune fatalité à ce que les Etats Unis, et la plupart des grands pays européens, passent devant la France en la matière.

L’UMP a planté le clou final avec ses initiatives pseudo-branchées : lip dub grotesque qui a ridiculisé la jeunesse de droite auprès d’1 million de jeunes électeurs, bide total de son réseau social à 250.000 euros qui devait révolutionner la politique, multiplication des infractions au droit d’auteur en contradiction totale avec l’esprit d’Hadopi…

Cette séquence de paroles malheureuses et d’échecs successifs, qu’aucun projet emblématique, ni aucun succès opérationnel, n’est venu contredire, n’a fait que conforter l’image d’une droite française qui, en 3 ans de pouvoir, s’est elle-même e-ringardisée et fabriqué de toute pièce une image anti-internet, autant dire anti-modernité, voire anti-jeunes.

Les leaders de la gauche ne sont pas nécessairement moins ringards que ceux de la droite. Au moins ont-ils la prudence politique de faire semblant de respecter les activités ésotériques de leurs jeunes électeurs et l’intelligence de ne pas prendre le risque d’afficher leur ignorance en la matière. Comme quoi, le discours décomplexé de la droite sarkoziste n’a pas que des avantages.

Les professionnels de l’analyse politique vous expliqueront que tout cela n’a aucune importance et que la France réelle se contrefout de l’internet, que les vrais enjeux sont ailleurs, que les électeurs de droite sont vieux… C’est en grande partie vrai. Internet ne fera pas l’élection, loin s’en faut.

N’empêche que la droite s’est mis inutilement un caillou supplémentaire dans la chaussure. Cela participe à la construction d’une image générale, excessivement conservatrice et sécuritaire.

Pour 2012, rien n’est joué bien sur. Nicolas Sarkozy garde toutes ses chances, et l’internet, comme outil et comme attribut socio-culturel, jouera un rôle sans doute marginal dans le résultat de l’élection présidentielle. Mais dans un combat serré, un élément marginal peut jouer un rôle décisif. Il est plus difficile de battre un candidat soutenu par la grande majorité de la jeunesse au sens large – les générations X et Y qui biberonnent à l’internet – même quand on a le soutien des vieux…  Quand on voit le rôle que la génération internet a joué dans la campagne Obama, on peut légitimement s’inquiéter. Que se passera-il si elle se met très majoritairement au service du candidat de la gauche (risque renforcé si cette dernière a l’intelligence de choisir un candidat web friendly comme DSK) ?

Il reste 2 ans à la droite pour se « réconcilier » avec la génération internet. Vu le passif, il faudra des mots et des actes forts.

47 Responses to Sarkozy le Président low tech, petite histoire d’un formidable gâchis, ou le naufrage digital de la droite française.

  1. Françoise says:

    « Nul doute qu’un grand nombre d’entre eux (blogueur, ou un entrepreneur du web donc ?) seront tentés de voter DSK si ce dernier se présente. »

    Whaou, vous êtes vraiment le nez dans le guidon pour ne pas dire out of IRL, DSK c’est le même, voir pire (suffit de regarder ce que fait le F.M.I. dans le monde, si c’est pas pour appauvrir les peuples, c’est pas des lunettes qu’il vous faut mais un chien.)

    « Nicolas Sarkozy n’a pris aucune initiative d’ampleur marquant son intérêt pour la révolution digitale »

    Ah bon ? et hadopi, lopsi … acta ?

    « Le secrétariat d’Etat en charge de la Prospective et du Développement de l’économie numérique a le grand mérite d’exister, mais c’est un cache misère. »

    Là je suis d’accord, NKM ne sert qu’à faire avaler la pillule ou faire croire que (4 milliards … ce qui devrait permettre de financer de nombreux projets innovants …) pi rien en fait, à part du temps et de l’argent de perdu.

    « Quand on compare avec les innovations de l’administration Obama » C’est clair avec Google, CIA Invest in ‘Future’ of Web Monitoring

    http://www.wired.com/dangerroom/2010/07/exclusive-google-cia/

    C’est fachement mieux aux stats

    Pour votre gouverne, il n’y pas plus de droite ou de gauche en France qu’au USA, si vous attendez quelques chose des rois de la minitélisation du système, vous rêvez.

    • blogoosphere says:

      « … si vous attendez quelques chose des rois de la minitélisation du système, vous rêvez. »: et bien justement, c’est ce qui ne arrangent pas (de « droite », comme « de gauche »). Et pourquoi? Parce que le minitel était centralisé, ce que n’est pas techniquement internet… Entre parenthéses, même scénario quant au réseau électrique (contrairement à certains réseaux de pays du nord: Danemark, Allemagne,… permettant de faciliter les productions alternatives -éoliennesz, etc…-).Et on manipule moins les foules avec un système d’information ouvert, et en plus mondial. Et c’est cela qui, à mon avis, leurs fait peur, car permettant de se rendre compte, sur des faits objectifs, que… « le roi est nu ». Un exemple (parmi bien d’autres)? http://lombard-street.ch/2010/05/06/grece-regime-sec-pour-sauver-leuro/

  2. stephan says:

    super article, interessant, profond, détaillé. un must read.

  3. Arkados says:

    Le divorce entre la droite et cette interconnexion de réseaux informatiques appelée internet ne date pas de l’arrivée de Sarkozy « dans le bain présidentiel », avant la Hadopi il y avait la DADVSI découlant de la directive européenne EUCD 😉

    S’il m’a été aisé de convaincre mon député que Hadopi c’est un DADVSI-bis, il restait cependant accroché à l’idée que la Hadopi est une loi-épouvantail. Cette loi enchaine idioties sur idioties, jusqu’à ce décret sur les spécificités fonctionnelles des solutions de sécurisation qui a eu l’honneur d’être un sujet de franche rigolade entre informaticiens dès sa publication. Alors soit l’UMP s’enfonce encore et toujours dans les sables mouvants du numérique, soit la seconde image illustrant ce billet n’est pas si déplacée que ça.

    Mais d’un point de vue communication, le naufrage est déjà presque terminé. Les antennes de la Gestapo cachées derrière OpenOffice.org s’occupent de ce débat un peu hypocrite. Et ce n’est pas Monsieur Mitterrand, avouant avoir plusieurs accès internet « au cas où » qui changera la donne.

    On cumule avec les petits ratages comme le #sarkozypartout quand Sarkozy junior était présenti à l’EPAD, le compte bancaire du père escroqué par une employée SFR, le troll Lefèbvre avec son compte Twitter bloqué, le désastre de l’affaire Bettencourt, la condamnation pour propos racistes de Hortefeux, le magistral « Casses-toi alors pauvre con », la collectionneuse de prix Busiris Dati, l’Apple-fanboy Fillon, … la blogosphère a eu l’occasion de tâcher le CV de presque tous les membres éminents de l’UMP et du gouvernement.

    De la part des autres, on retient quoi ? L’inhumain Désirs d’avenir, je concède qu’il a son poids. Mais à part ça, on ne peut pas dire que les politiques ont jeté le poivre au nez du lion. Le plan com’ pour les présidentielles de l’UMP a de fortes chances d’être systématiquement raillé pour « faire payer » les ratages. Bien sûr ça ne se limite pas à ça, mais il ne faut pas sous-estimer le pouvoir d’influence d’internet 😉

    • Blastm says:

      d’ailleurs, je vois pas ce qu’on pouvais attendre de sarkozy sur le plan des NTIC sachant qu’il avait œuvré dans les coulisses à la réussite de la dadvsi.
      (on se souviens des réunions au ministère de l’intérieur ou il avait fait de nombreuses promesse et fait naître de nombreux espoirs auprès des professionnels et représentant de la vie civile.. qu’il a déçu, comme c’etait déjà son habitude a l’époque)

      Et encore, dans ce triste bilan de ces trois années, heureusement qu’on ne fait pas rentrer l’épopée de la licence 3G et le feuilleton Sarkozy/free…

  4. Julien says:

    Bonsoir,

    Je voudrais savoir ce qu’est une révolution digitale.

    Merci par avance.

    • blogoosphere says:

      Et bien, mon petit doigt me dit qu’une révolution numérique, c’est une révolution, dans le sens où cela remet complétement en cause la manière dont les foules peuvent, par cette simple invention technique mise en place en très peu de temps, et de grande ampleur, S’INFORMER en (quasi-)temps réel, sur tel ou tel sujet (le dernier dérapage policier à la gare de l’Est en vidéo pris par un téléphone portable, propos racistes de tel ou tel personnage, « à l’insu de leur plein grès », analyse sur tel ou tel événement, situation, etc.). Certes, il faut savoir « séparer le bon grain de l’ivraie »; mais un système qui a été habitué à ce que le monde médiatique soit « aux ordres » -je vous rappelle qu’un Préfet (le représentant direct de l’Etat, tout de même), peut sans motivation particulière, retirer sa carte de presse à un journaliste!-, même indirectement, étant humain de devoir faire « chauffer la marmitte », ne peut que s’inquiéter des possibilités et libertés innombrables qu’apportent sur Internet, de plus mondial! A propos d’Hadopi, la pédophilie (parfaitement réprehensible!), n’est qu’un prétextes, les personnes condamnées repérées par les forces de l’ordre -qui ont les moyens techniques pour le faire- étant extrèmement faibles (je ne me souvient plus du nombre, mais quelques dizaines par an, au maximum). Une République, démocratique, se déclarant, depuis la Révolution, « patrie des droits de l’hommes », ayant de grandes craintes concernant ce nouveau système d’information: un comble…

  5. thisisabore says:

    Article intérressant qui résume bien la situation.

    Par contre sérieusement, faut arrêter avec le mot ‘digital’ : digital = doigt en français, numérique = digital en anglais. On parle donc de la génération numérique, pas de la génération digitale. Pitié !

    Merci 😉

  6. Daelen says:

    Pas mal du tout cet article.

    merci beaucoup.

  7. Stephane says:

    N’ayant pas voté pour lui mais pensant quand même à l’époque qu’il rebondirait par rapport à sa pré-campagne et sa campagne en faisant d’Internet plus qu’un outil de communication ce post résume bien la situation.
    Je rajouterai juste un élément ce fameux jour où tout internet en France voire plus (il y avait des présidents de club de foot, tous les présidents des chaînes de TV….) était réuni à l’Elysée pour la présentation du plan digital 2012, NS s’était fait porter pâle et remplacer au pied levé par Eric Besson tout géné de parler à l’Elysée sur le perron du Président preuve de l’importance pour lui du sujet.
    Certains diront que chaque ministère a dorénavant son ou ses conseillers Internet, la DUI a été créée et lancé des projets ambitieux surtout dans le mobile, le site de l’Elysée est bien mais bon il y a encore trop de trous béants… Espérons que france.fr réveille tout le monde et pousse dans le bon sens.
    Merci en tout cas pour cet article.

    • titii says:

      le site de l’elysée hum a oui la copie conforme du site de la maison blanche ba oui il est bien attend aux usa y savent depuis longtemps faire des sites web

  8. Olivier says:

    Article très pertinent. Je partage votre point de vue. Le constat est là.

    Je ne suis pas sur qu’un autre partie aujourd’hui puisse faire mieux, mais …

  9. Clement says:

    @ l’auteur
    Très bon article bien écrit, merci !

    Néanmoins je ne suis pas tout à fait d’accord sur ce point :

    « Les leaders de la gauche ne sont pas nécessairement moins ringards que ceux de la droite. Au moins ont-ils la prudence politique de faire semblant de respecter les activités ésotériques de leurs jeunes électeurs et l’intelligence de ne pas prendre le risque d’afficher leur ignorance en la matière »

    Il suffit de voir le site désir d’avenir de Ségolène Royale pour voir le massacre. Aujourd’hui le site est mort mais Étienne Mineur avait fait une belle analyse sur la ringardise et l’amateurisme du site (http://www.my-os.net/blog/index.php?2009/10/03/1364-desirs-davenir-apres-avoir-bien-ri-on-peut-maintenant-pleurer)

    @Françoise

     » « Nicolas Sarkozy n’a pris aucune initiative d’ampleur marquant son intérêt pour la révolution digitale »

    Ah bon ? et hadopi, lopsi … acta ?  »

    Ses initiatives montrent bien son désintérêt total pour la révolution numérique. Tous ces outils de contrôles que le gouvernement tentent de mettre en place ont comme objectif clair de juguler la révolution numérique. Franchement hadopi n’est pas motivé par la révolution numérique mais par les maisons de disques et autres qui refusent d’évoluer, tôt ou tard ils en paieront le prix.

  10. baptiste says:

    Je trouve un peu facile de dire que la stratégie et les actions étaient excellentes quand tu gérais une partie du web de l’UMP et aujourd’hui de taper dessus. Un peu aigri non de ne pas le faire aujourd’hui ?

    Il y a peut-être eu des erreurs comme tout le monde peut en faire, mais à mon sens il faut aussi apporter des précisions.
    – Nouveau site UMP, les stats sont excellentes. En 6 mois les stats du précédents sites sur un an sont dépassées
    – La web tv c’est aujourd’hui plus de 3 millions de vidéos vues…
    – Réseau social / débat en ligne, je dirai plutôt réseau citoyen avec les créateurs de possibles. 15 000 membres, il faut peut-être préciser que MybarackObama avait seulement 30 000 membres 6 mois après son lancement et si tu fais le ration US France il n’y a pas de comparaison. Attendons d’être en campagne pour juger l’outil
    – Community management on a l’équipe en interne
    – Achats de mots clés, exemple de la campagne de soutien à E Woerth
    – Pétitions, débats, soutien en ligne c’est sur notre site et c’est très actif
    – Opérations de mobilisation, il y a eu la campagne Mobiliser un ami, les stats sont là pour montrer la réussite
    – Adhésions en ligne e-fund raising, etc
    – Emailing- crm, on le fait très bien aussi

    • Je suis sans doute un peu aigri, oui. J’aurais évidemment préféré aider ma famille politique que d’assister à cette série de plantages pathétiques. Mais aujourd’hui, au vu de ce qui se passe, je préfère avoir préservé ma crédibilité professionnelle.
      Je pense avoir touché juste car je suis frappé par le nombre de blogueurs, start-upers et internautes proches de l’UMP qui ont déclaré partager mon analyse, sur twitter, facebook ou sur ce blog.
      Tu préfères défendre ton employeur, c’est tout à ton honneur, mais je ne suis pas sur que ca rende tes arguments très crédibles.
      Tu vas avoir du mal à nous faire croire que la période 2007 / 2010 est meilleure sur le web pour l’UMP ou NS, que la période 2005 / 2007. Désolé si j’ai été à l’origine des innovations et des succès (et aussi des échecs) de la première période, et pas du tout associé aux ratages de la suivante. Ce ne fut pas mon choix. Je ne prétends pas être le seul responsable des succès, ni le seul à pouvoir apporter des solutions au vide puis aux échecs qui ont suivi.
      Aujourd’hui j’ai quitté mon activité d’agence, je n’ai donc rien a gagner, ni à perdre. Je dis ce que je pense, c’est tout. J’exprime ma déception et ma frustration parce que ca me fait du bien, en espérant que ca bottera quelques fesses, ouvrira quelques yeux et fera bouger les choses dans le bon sens (sans trop y croire).

      Dans ce billet, je parle surtout de la stratégie web du Gouvernement. L’UMP n’est pas trop le sujet. Je ne comprends pas trop pourquoi tu à l’air de te sentir attaqué sur l’animation actuelle de l’UMP sur l’Internet -sur laquelle je n’ai pas d’avis car, en tant qu’internaute, je n’ai pas encore été touché par ses effets-. A ma connaissance, tu n’étais pas en fonction au moment du lip dub ou des créateurs de possibles. Si ca se passe bien maintenant, tant mieux.

      Mais il est malheureusement difficile de contester que les créateurs de possibles sont un bide. Le nombre supposé d’inscrits ne fait rien à l’affaire. Que 15.000 militants sur plus de 240.000 adhérents se soient inscrits après 10 mois d’efforts, soit mois de 10 %, n’a rien d’un exploit. Une fois inscrit les gens ne font rien ou presque, et ne reviennent plus, car il ne se passe rien, la proposition de valeur du site n’est pas crédible, et la conception n’est pas bonne. Mais on ne va pas relancer le débat sur ce réseau social mort né. il a déjà été tranché ailleurs et ce n’est pas l’objet de ce billet.

      • baptiste says:

        On ne va pas relancer le débat ici mais au plaisir d’en reparler ensemble avec nos arguments ;). Peut-être à l’occasion de l’apéro organisé par Luc Mandret ?

  11. Tres bon article, detaille, argumente.

    Ceci dit, je ne connais aucun homme politique qui ait vraiment fait avancer les choses sur le Net. Certes, DSK avait un e-mail des 1984 je crois (dsk13@calvanet.fr), ce qui est quand meme assez fort. Mais ca ne suffira pas.

  12. Louis says:

    Bon billet.
    Dans la stratégie de NS avant 2007, vous parlez de Le meur mais vous oubliez de parler de Thierry Solère qui a été pour beaucoup dans la dynamique Internet de l’UMP puis du candidat Sarkozy. Dommage que Solère, comme vous d’ailleurs, ait été écarté. A qui aura profité le crime ? Peut-être avez-vous une réponse…

    • Tout à fait, vous avez raison. A ma connaissance, Thierry aussi a pris ses distances avec l’internet de l’UMP, comme tout le monde en fait…

    • Je peux vous répondre. Le « crime » a profité à son instigateur, Christophe Lambert (l’ex-publicitaire, pas l’acteur), mais pas longtemps. Il a coulé avec ses créateurs de possibles et ses 2 sites à 250.000 euros. Aujourd’hui, l’UMP c’est le désert des tatars comme l’a joliment dit un Ministre du gouvernement.

  13. Et que dire du ministre le plus connecté du gouvernement ? Twitter, appli iphone, Christian Estrosi peut très bien être le futur Pdt 3.0 … http://www.hyperlocalnews.fr/articles/2014-2017-l-ascension-du-maire-de-nice/read/659

  14. Quitterie de Villepin says:

    Hello Arnaud,

    en France, il y a le temps de la campagne où tout est permis / possible, et puis il y a le temps des mandats.
    Il est temps de se rendre compte que les forces vives sont bonnes à être exploitées lors de ces « star ac » de la politique, une promesse de campagne qui n’engage que ceux qui y croient.
    Nous avons été bien prétentieux, tu ne crois pas ? Souvenirs de 2007.
    Nous avions omis que la fête allait se terminer, que le Fouquets, les « amis de la vieille économie », les vieux barons locaux allaient reprendre la main, les logiques d’état ou d’appareil reprenaient leur droit. (PS, Modem, UMP, Verts…), et les lobbyistes reprendre leur besogne, et les décideurs, sans vergogne, trahir leurs soutiens et militants.

    Pour nos dinosaures politiques, internet n’a été un moyen de communication et de marketing supplémentaire.
    Un moyen de toucher une cible qu’ils ne touchaient plus. Un marketing à la papa. « Mais oui, les p’tits jeunes allez sur le web, éclatez vous, faites joujou de toutes les façons, nous, on y comprend rien, les jeunes ne votent pas, au mieux ce sera un bonus. »

    Ils ont tous fait le coup. Sans exception. Il suffit de voir le débat Hadopi (1ère lecture pour s’en rendre compte), l’échiquier politique dans son ensemble a voté pour. 99%. Divorce générationnel ? Non, divorce société/représentants. Elite non éclairée aux manettes. Ca fait peur.

    Pourtant, je mets ma main à couper, que notre génération continuera à donner ses bonnes idées pour les campagnes, et rester bouche bée, leur travail bafoué, une fois la campagne terminée. Besoin de reconnaissance de ces vieux cons (peu importe l’âge, c’est le siècle de pensée qui compte;-)). Prestige de bosser pour cette soit disant élite qui assombrit encore un peu plus notre avenir, s’il était encore possible.

    Génération de victimes consentantes. Voilà ce que nous sommes. (D’autres images en tête, mais je vais rester polie).

    Ce sont vos/nos promesses d’évolution du dialogue politique renouvelé, de modernisation de l’économie, d’innovation, que les leaders/parlementaires des partis ont trahies, notre vision de la société.

    C’est ça ta proposition : 2 ans pour des actes forts ? Mais oui Arnaud, rassure toi, tu en auras. Nous sommes d’ores et déjà dans la Star Ac 2012, on va à nouveau raser gratis.

    A en rire. A en pleurer.

    Mais je ne m’inquiète pas pour nous. Dans la vraie vie, l’économie réelle, l’avenir est entre nos mains.
    Tout le monde a bien compris que malgré leur gesticulation, ils ne pouvaient plus rien.
    Économiquement, les transnationales ne leur demandent pas vraiment leur avis, socialement, les caisses sont vides.

    Ils vont disparaître, avec leur ancien monde, leur immense et effrayante logorrhée jamais suivie d’acte,
    L’innovation, l’évolution sera toujours plus forte que leur immobilisme.

    C’est à nous de décider et de créer les futurs modèles économiques, les nouveaux rapports offre/demande, les nouvelles répartitions des richesses et des dettes, les nouvelles finances, les ressources humaines et planétaires, etc… TOUT EST A FAIRE. TOUT EST A INVENTER.

    2012 n’est pas un rendez-vous digne de ce défi.

    • Pushkine says:

      J’aime bien cette colère… gardez-la, comme vous le dites (et comme disait NTM) : le monde de demain, quoi qu’il advienne nous appartient…

      2012 n’est pas un rendez-vous, à l’échelle des défis qui nous attendent c’est dérisoire et ne produira à nouveau qu’une immense et effrayante logorrhée. Opposons leur le silence désarmant.
      Et inventons notre monde.

    • Excellent point de vue. Merci Quitterie.

  15. veri says:

    Critiquer est toujours plus facile que gouverner…Avec le crédit d’impôt remboursable et l’assurance crédit de la Coface pour ne citer que deux sources de financement, sans parler de la défiscalisation de l’ISF qui a permis de financer à hauteur d’un milliard d’euros chaque année des petites entreprises interdites du financement bancaire traditionnel, le bilan de Sarkozy est certainement plus nuancé que celui que vous décrivez. La France est un paradis fiscal pour les start up avec beaucoup moins de concurrence qu’aux Etats Unis…

  16. bernard says:

    Le manque de loyauté dans le monde politique me semble fréquente et presque nécessaire, aussi n’est-il pas raisonnable de miser trop sur une carrière politique, l’aigreur étant presque garantie en définitive (je parle en tant que spectateur du monde politique).

    Au manque de loyauté s’ajoute chez Sarkozy un certain goût pour exiger le meilleur de ses employés, tout en les lourdant à la moindre erreur (mentalement d’abord, puis effectivement quand cela peut se faire sans faire de vague dans les médias).

    Aussi vaut-il mieux se consacrer à des activités dont le succès dépend de facteurs plus prévisibles, et ne pencher vers la politique, s’il en a le goût pour elle, que si une opportunité sérieuse se présente et si cela n’est vu que comme une parenthèse, une expérience.

    Par ailleurs, dans votre cas, l’UMP a été une bonne Cash Cow pour vous, c’est déjà pas si mal.

    Quant à l’utilisation de l’Internet par la politique, elle est efficace en tant de campagne, dans une logique de communication et de mobilisation, mais encore absente entre les campagnes, dans une logique constructive, comme le montre le bide entièrement prévisible dont vous parlez. Les électeurs ne s’intéressent à la politique qu’à l’approche des élections et que de manière superficielle.

  17. slainer68 says:

    Excellent billet.

  18. Alexis Mons says:

    Cet article est factuel et lucide, les commentaires sont éclairants.

    Ce constat est sans appel, mais s’appliquerai aussi bien à la gauche. Mis à part les verts qui ont su transformer leur modèle de parti en une dynamique de réseau plus miscible avec la société de l’information, il n’y a aucun changement. Désir D’avenir était très bien, mais la collision avec l’infrastructure nommé Parti Socialiste lui a été fatal. Dans le fonds, le problème n’est pas de la stratégie digitale, c’est la refondation de la manière de faire de la politique et de militer. Tout le monde a fantasmé sur Obama, mais derrière le joli dispositif numérique, il y avait surtout une stratégie vraiment renouvelée et moderne. Depuis 2007, nous avons assisté, toutes tendances confondues, à un florilège de tactiques et autres copier-coller déconfits d’avance. Personne n’est dupe.

    La seule réalité, c’est que la société, elle, a changé, et que les français ont trouvé un sens au numérique. Il leur sert à quelque chose et ils savent s’en servir. Je connais un paquet d’institution qui se demandent comment susciter des usages alors qu’elles ont en plein devant les yeux.
    Il y a un vrai divorce entre la société, la manière dont les gens vivent, et les institutions en général. Elles sont encore au XXe siècle, avec un bon modèle hiérarchique et contrôlé. Pas de renouvellement, pas d’innovation, du mimétisme.

    Pour que ça change, il ne faudra pas que du contenant (comme dans les précédentes campagnes électorales), mais aussi du contenu ! Il faudra attendre d’avoir un leader, de quelque bord qu’il vienne, qui fonctionne en mode XXIe siècle.
    Le seul personnage politique qui m’a semblé avoir compris c’est Rocard (cf le projet numérique de la présidentielle, ou ses positions ur l’open-source ou Hadopi). Mais il est rangé des voitures. Derrière, je ne vois personne de crédible et viable, malheureusement.

  19. David says:

    Un problème se pose pour la génération des « wébeux », peuplade plutôt a la pointe, plutôt informé, plutôt tourné vers l’avenir et pour qui lancer un site web est synonyme de rigueur, d’audit bien fait et d’ergonomie au petits oignons.

    Si le web à été traité avec autant de désinvolture et de méconnaissance, comment sont traités les autres sujets gouvernementaux ??

    Je dirais que jusqu’à présent et dans une certaine limite on ne voyait pas réellement l’incompétence crasse.
    On « laissait faire » !!
    Manque de bol pour les sujets du web, la moindre déclaration est analysé par une communauté qui s’écroule de rire devant tant de bêtise et qui a les poils qui se dressent quand on lui dit :
    – Ce site, très laid, fait en CMS, sans ergonomie et sans R&D coute 1 million !

    Oui la France à maintenant une image plus que déplorable en ce qui concerne la compétence nouvelle technologie… Autant l’état que le privé d’ailleurs…

    Mais pour le reste ??

    Est ce que tout est traité par dessus la jambe a grand renforts d’idées préconçus ? Balance t on des millions dans des projets sans queue ni tête ? Fait on de la gestion de projet façon école maternel ?

    Hmmm voyons voir…
    Hop une loi sur le fait de perdre sa nationalité… ha ben non c’est inconstitutionnel
    Une loi sur les les violences de groupes… hmmm pareil
    Hadopi ?? super limite et toqué et re toqué et au final complétement inapplicable.

    Un élève de première année de droit aurait immédiatement relevé le truc !

    Moi je trouve tout cela assez inquiétant.

    L’incompétence apporte la bêtise !

  20. egan says:

    >>>Cela participe à la construction d’une image générale, excessivement conservatrice et sécuritaire, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne rencontre plus, pour le moment, un grand soutien dans la population

    Ah bon ? Et vous sortez ça de votre boule de cristal « web 2.0 compliant » ?
    Allez donc voir par là pour vous rendre compte à quel point le discours sécuritaire ne rencontre pas un grand soutien dans la population : http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/08/05/securite-soutien-massif-pour-les-mesures-du-gouvernement_1396143_823448.html

  21. Luc says:

    on va s’amuser à cet apéro 🙂

    (pour info au sujet de l’apéro, pour ceux qui ne sont pas au courant, ça se passe sur le groupe « communication politique » de linkedin)
    ((ouai je fais de la pub ;))

  22. Ping: Tweets that mention Sarkozy le Président low tech, petite histoire d’un formidable gâchis, ou le naufrage digital de la droite française. « Engage(d), par Arnaud Dassier -- Topsy.com

  23. LeMarinier says:

    Je vois pas ce qu’il y a d’inquiétant dans le fait que la droite se ridiculise sur et vis à vis d’Internet… au contraire, qu’elle continue !

  24. Max Gilmour says:

    Que dire de plus ? Tout le monde a été trompé. On aurait du s’en douter, il s’est finalement finalement agi de mettre au pouvoir le fils spirituel d’Edouard Balladur et de Charles Pasqua, pas un président 2.0 tourné vers l’avenir. Au contraire, on a voté pour un « jeune » président déjà vieux dans sa tête et qui ne comprend pas l’avenir.

    Son rapprochement .net était juste de la poudre aux yeux, comme le dit QdV, juste pour la StarAc.

  25. wilnock says:

    Je n’ai lu que le billet, et pas les commentaires.

    En 1995 et en 2002, l’ecologie avait pas un enjeu electoral porte par un candidat propre. En 2007, le sujet de l’ecologie a ete absorbee, en particulier par le travail de M. Hulo.
    En 2012, comment pensez-vous que la question de l’internet sera traite? Par un partie independant, ou sera-t-elle incluse dans le programme de campagne?
    Quand on voit comment les promesses ecologiques sont traitees, bien plus que des garanties minimums seront demandees?

  26. Mais pourquoi tant d’enervement,cher Arnaud…et d’exagerations.La plate-forme video gouvernementale se met progressivement en place.La mutualisation de toutes les images des operateurs publics et des ministeres est un progres considerable.La plate-forme jeunes avec Skyrock est contrairement a ce que vous dites une innovation positive,aller vers le flux,250.000 reponses a la grande consult’ cela n’est tout de meme pas rien.Pour France.fr je comprend mieux la critique et suis vraiment desole d’avoir manque aux internautes.Vous avez vous ,contrairement a d’autres,l’experience des appels d’offres publics.On ne choisit pas,de gre a gre,comme dans une entreprise privee.Si l’on prend toujours les plus surs qui sont souvent les plus importants ce sera critique…et l’inverse aussi.J’ai une petite experience de la vie ,pris pas mal d’initiatives notamment depuis 2 ans pour ratrapper,vous avez raison,le retard de l’Etat en matiere de communication en general et sur le net en particulier.Je ne demande aucune clemence particuliere ,je suis la aussi pour prendre les coups,mais je constate quand meme qu’il y a et qu’il y aura toujours les eternels donneurs de lecon qui ont la polemique comme fond de commerce principal et ceux qui,meme critiques s’efforcent de proposer,de construire et meme,soyons fous,d’aider ceux qui tracent et,par definition, prennent des risques.Efforcez vous d’etre dans la 2eme categorie.Bien a vous

    • Cher Thierry,

      « Mais pourquoi tant d’enervement,cher Arnaud… »

      Je ne suis pas si énervé, juste déçu et frustré, et un peu « honteux » de la faiblesse du bilan intermédiaire. J’aurais voulu que le candidat que j’ai soutenu soit bien meilleur sur ces sujets. Malheureusement, lui et son équipe s’en fichent et ont recruté les premiers venus, des jeunes gens intelligents mais pas professionnellement compétents sur ces sujets. Les équipes Jospin et Raffarin étaient mieux achalandées en comparaison…
      J’ai lu un article sur les initiatives, nombreuses, de l’administration Obama en matière d’internet participatif (2.0) et je l’ai rapproché du bilan maigrelet, souffreteux et 1.0 de l’administration Sarkozy (portant arrivée au pouvoir 1 an et demi avant). Je me suis dit que ca ne pouvait plus durer et que pour commencer il fallait établir ce constat et dénoncer cette situation.

      « et d’exagerations. »

      Mon analyse est sans doute un peu caricaturale et injuste mais c’est la règle du genre. Néanmoins, je pense que le constat est malheureusement exact, pour l’essentiel. Je suis d’ailleurs frappé du nombre de message s d’approbations que j’ai reçues venant de gens qui ont voté pour NS et soutiennent encore le Gouvernement.

      « La plate-forme video gouvernementale se met progressivement en place. La mutualisation de toutes les images des operateurs publics et des ministeres est un progres considerable. La plate-forme jeunes avec Skyrock est contrairement a ce que vous dites une innovation positive,aller vers le flux,250.000 reponses a la grande consult’ cela n’est tout de meme pas rien. »

      Dont acte. Je corrige mon billet.
      J’ai sans doute été trompé par le fait que lorsque l’on tape webTV gouvernement sur google, on ne trouve rien.

      « Pour France.fr je comprend mieux la critique et suis vraiment desole d’avoir manque aux internautes.Vous avez vous ,contrairement a d’autres,l’experience des appels d’offres publics.On ne choisit pas,de gre a gre,comme dans une entreprise privee. »

      Certes, mais choisir 2 sociétés de 20 personnes pour un projet de cette ampleur ce n’était pas sérieux (on en revient au sujet du manque de compétences professionnelles – en l’occurence au sein du comité de sélection et de l’équipe de cadrage du projet -, à comparer avec le cursus de gens qui s’occupent de ces sujets dans l’administration Obama). France.Fr est un projet à presque 1 million d’euros par an. Comment voulez vous qu’une agence qui fait 1 million d’euros de marge brut par an puisse s’en sortir ? Les décideurs ont complètement sous estimé l’ampleur et la complexité de ce projet et ont retenu les prestataires sur des critères subjectifs ou de mieux disant économique.
      On parle du portail de la France sur Internet quand même. Quand est ce que les politiques et administrations font enfin prendre ces sujets au sérieux ? Vraiment, cela suffit cette désinvolture et cet amateurisme, comme si Internet était un sujet peu important, sur lequel on peut se permettre une certaine légereté. Internet existe depuis près de 15 ans. On n’est plus au temps des expériences et de l’apprentissage. Ce ne sont pourtant pas les consultants et équipes aguerris qui manquent. Encore faut-il prendre ces sujets suffisamment au sérieux et aller les chercher… Les conséquences commencent à devenir « graves ». La France s’est une fois de plus ridiculisée parmi les acteurs de TIC. Malheureusement, France.fr est un révélateur symbolique d’une situation plus générale.

      « Si l’on prend toujours les plus surs qui sont souvent les plus importants ce sera critique…et l’inverse aussi. »

      Je suis d’accord mais il ne manque pas de projets de plus petite taille et de moindre importance pour les petites agences.

      « J’ai une petite experience de la vie ,pris pas mal d’initiatives notamment depuis 2 ans pour ratrapper,vous avez raison,le retard de l’Etat en matiere de communication en general et sur le net en particulier.Je ne demande aucune clemence particuliere ,je suis la aussi pour prendre les coups,mais je constate quand meme qu’il y a et qu’il y aura toujours les eternels donneurs de lecon qui ont la polemique comme fond de commerce principal et ceux qui,meme critiques s’efforcent de proposer,de construire et meme,soyons fous,d’aider ceux qui tracent et,par definition, prennent des risques.Efforcez vous d’etre dans la 2eme categorie.Bien a vous »

      Mon billet n’est pas une critique de l’action du SIG. Le problème est bien plus vaste, et va bien au delà des seuls enjeux de communication dont il a la charge.
      Je reconnais bien volontiers qu’en arrivant au SIG, vous avez eu le mérite de lancer des projets ambitieux sur le web (portail de la france, web TV, portail jeunes…) et c’est tout à votre honneur. Malheureusement, derrière, ca ne suit pas, pour les raisons évoquées plus haut.
      Et par ailleurs, je le répète, c’est l’ensemble du Gouvernement et de l’administration françaises qui commencent à accuser un gros retard sur ces sujets, notamment en terme de services en ligne (cf le billet de Tariq Krim la seimaine dernière). Impots.gouv.fr qui est sorti il y a des années, ne suffit plus à cacher la pauvreté des initiatives dans ce domaine. Depuis 2007, rien d’aussi significatif n’est sorti.
      Il n’y pas d’impulsion au sommet, la coordination est minimale, les chargés de mission internet dans les ministères ne sont pas expérimentés et compétents (pas track record), les talents de l’internet français ne sont pas suffisamment sollicitées…
      Espérons que les projets financés par le grand emprunt permettront de relancer la machine.

  27. Ping: Entretien de Fabrice Epelboin – ReadWriteWeb France « Minter Dialogue en français

  28. Ping: Tweets that mention Sarkozy le Président low tech, petite histoire d’un formidable gâchis, ou le naufrage digital de la droite française. « Engage(d), par Arnaud Dassier -- Topsy.com

  29. Ping: Drupal mis en cause pour le projet france.fr | bertrandkeller

  30. bob says:

    Article juste sur le fond.

    2 remarques :
    – « digital » ne se dit pas en français, ou alors cela veut dire autre chose : en rapport avec le doigt, le « digital » anglais devient « numérique ». Mais dans la comm’, « digital » sonne sans doute mieux…
    – N. Sarkozy a été élu en 2007 grâce aux votes des vieux, Alors Internet…

  31. plop says:

    « la campagne de soutien à E woerth »
    quel bonne blague de votre part….
    le lièvre est soulevé sur le web depuis 2ans..comme la crise au usa et ses impacts, comme la faillite de la californie
    bref parlez-nous plutot de karachi voulez vous

    vous etes vraiment au summun les petits blogonautes

  32. FrédéricLN says:

    Je serais intéressé pour lire un bilan de la campagne internet 2007 de Nicolas Sarkozy (ou d’autres candidats) par quelqu’un qui n’en était pas un acteur.

    Je me souviens des sifflets qu’avait récolté le discours de Nicolas Sarkozy au « web 3.0 », évènement pourtant organisé par Loïc Le Meur…

    mais je ne suis pas objectif non plus, je travaillais pour la concurrence, qui avait été applaudie.

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